mardi 9 août 2022

Visite chez les Arvernes

Gergovie était l’un des trois oppidums fortifié du peuple arverne, qui donnera son nom à la région d’Auvergne où ils sont situés. Les Arvernes avaient également fondé une agglomération celtique, Aulnat.

Les Arvernes ne sont pas les premiers occupants du plateau de Gergovie (Jergovia en occitan). Dès le néolithique, des petits villages sont installés sur ses flancs, et même sur le plateau. À l’âge du bronze, un premier village fortifié est installé. L’âge du fer voit l’arrivé des peuples celtique, les Arvernes s’installent dans la région probablement après avoir soumis les locaux par les armes. Après assimilation du peuple pré-celtique par la peuplade celte, Gergovie se développe. L’aristocratie de l’oppidum dispute régulièrement sa place de capitale du peuple arverne à celui de Corent et Gondole. La capitale arverne a changé plusieurs fois de lieu.

Les Arvernes contrôlaient directement ou indirectement via des peuples clients (vassaux) comme les Rutènes, les Cadurques ou encore les Gabales, l’Auvergne d’aujourd’hui. Arvernes et leurs clientèles ont développé le pays. Routes, champs pour les céréales et légumes, pâturages, des mines, des fermes, de petits hameaux, des agglomérations. Loin de l’idée d’une Gaule couverte de forêt.

Gergovie est situé à 744 m d’altitude, et comprend un plateau de 70 hectares ceinturé d’un rempart haut de 7 m et profond de 2 à 3 m. La particularité des remparts de Gergovie, c’est qu’elles ne sont pas de type celtique, mais Hellénistique (grec). Preuve du rayonnement important de ce peuple en Europe au alentour du 1er siècle avant notre ère (avant J.-C.). C’est un mur dit à éperons. Murailles à double parement de pierres qui enserrent un blocage de terre et de pierres. De courts murets disposés perpendiculairement permettaient de soutenir le chemin de ronde en bois.

Le rempart était percé de plusieurs portes d’où partaient des routes qui traversaient des maisons d’artisans à l’entrée de la ville, puis la ville elle-même. En -52, Vercingétorix alors chef des Arvernes et de la coalition des peuples gaulois anti-romain mettent en déroute Jules César qui avait mis le siège devant la ville. C’est la principale défaite de César lors de la guerre des Gaules. Après la défaite des coalisés, César se montre généreux avec les Arvernes. Ils conservent le droit de « cité », une autonomie politique au sein de la république, puis de l’empire romain. Gergovie est petit à petit abandonné pour la plaine, Augustonemetum, actuelle Clermont-Ferrand devient la nouvelle capitale de la cité arverne. Gergovie reste une petite ville, puis seulement un lieu de pèlerinage. Le site accueil deux temples entouré d’une enceinte au sein des remparts de Gergovie. Vers l’an 200, le sanctuaire est détruit. Le site de Gergovie totalement abandonné. Hormis pour le pâturage des bêtes, ainsi que des huttes de bergers.


Vestige du rempart

Vestige du rempart de type "grec"

Vestige de la porte ouest, époque Gallo-Romaine

La ville antique est redécouverte au XIXe siècle par les archéologues mandatés par Napoléons III. Le petit village de Merdogne sur le flanc de l’oppidum demande à changer son nom en Gergovie à l’Empereur ce qui lui fût accordé.


Le site antique est régulièrement fouillé depuis le XIXe et nous offre plus de connaissances sur Gergovie. Depuis 1900, une bergerie est installée sur le site, ainsi qu’un restaurant dans les années 1930 qui présentait des objets antiques trouvés sur place. En 1992, ouvre le premier musée de Gergovie entièrement reconstruit en 2019. Chaque année les « Averniales », fête mêlant archéologie et reconstitution martiale et artisanale se déroule sur le site.

Sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/Plateau_de_Gergovie, https://fr.wikipedia.org/wiki/Arvernes, https://fr.wikipedia.org/wiki/Gergovie 

  

Pour allez plus loin, reconstitution d'une bataille entre Gaulois et Romains :


 


Le village des Roches situé sur la commune de Perrier dans le Puy-de-Dôme témoigne de l’occupation humaine lointaine de la région. Ce village est un habitat troglodytique qui a été habité dès l’époque celtique (plusieurs objets de cette époque retrouvée sur le site) par des Arvernes ou leur clientèle (allié/vassal). Le village des Roches prend son essor au Moyen-âge, avec plusieurs centaines de grottes d’habitations creusés dans la roche volcanique, un fournil, une bergerie, une tour de garde, une porte fortifiée et un petit mur de protection. Ces deux derniers ont été (selon les recherches actuelles) construits pour protéger le village des bandes de pillards pendant la guerre de Cent Ans. La tour de guet en vendu au Seigneur de Tourzel en 1403.

Le village troglodyte commence à être délaissé au XIXe siècle, les habitants s’installant quelques mètres plus bas du flanc de la montagne où ils construisent le village de Perrier. Néanmoins, une vingtaine de famille vit encore dans le village des Roches. La dernière habitante quittera sa maison des Roches en 1945.

Laissée à l’abandon, la nature reprend ses droits et le village disparaît dans l’oubli. En 1997 des habitants de Perrier, passionnés, commence à dégager le site et à le faire réapparaître. Ils fondent une association*, avec l’aide de l’agglomération d’Issoire, ils obtiennent quelques moyens. Devant leurs actions de fouilles et de réhabilitation, le conseil du département du Puy-de-Dôme leur octroi une subvention. Un chantier d’insertion (AVENIR), soutenu par le conseil de département et l’Etat est également mis en place sur le site pour aider les bénévoles de l'Association pour la Sauvegarde du Patrimoine de Perrier (ASPP). Fouilles, et réhabilitation se poursuivent aujourd’hui par les membres d’ASPP. La visite du village est libre et gratuite. Un morceau de patrimoine historique sauvé par des passionnés.

 















 Photos : Camille Oger

Sources :* http://grottesperrier.free.fr/index.php/village/, https://fr.wikipedia.org/wiki/Arvernes